En août 1914, quand éclate la guerre, cette « saleté de chien d’aveugle qui nous tirait dans la merde et bouffait nos gosses », le destin de Mattéo bascule. Fils d’un anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, Mattéo, parce qu’il est étranger, échappe à la mobilisation générale.
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Jean-Pierre Gibrat livre le deuxième tome de la vie de Mattéo. Cette série, prévue en cinq volumes, devrait couvrir la période 1914-1939. Mattéo, après avoir participé à la Grande Guerre (tome 1), part en Russie pour y suivre la révolution naissante auprès de ses camarades anarchistes. Un beau récit d'amour, d'amitié au c?ur d'une révolution mise en scène sans fard (vengeance, ambitions démesurées, petits tyrans, trahison : tout y est). Après «le sursis» et «le vol du corbeau», Gibrat se lance dans une série ambitieuse, le trait, toujours aussi soigné et la mise en couleur mettent en valeur les personnages. Une histoire digne d'intérêt à placer en parallèle avec «Louis La Guigne» de Jean-Paul Dethoret.
Anarchisme, socialisme, communisme, radical socialisme d'une part, capitalisme industriel sans scrupule, fascisme d'autre part, grande guerre, révolution bolchévique par ailleurs. Les tribulations de Mattéo, immigré espagnol dans ce monde incertain nous apprennent plus sur l'histoire de ce début de XX ème siècle que certains manuels dédiés. Le tout servi par un dessin magnifique d'exactitude, de nuances. Les portraits de Gibrat !! 5/5.