Nassim

Cet album conclusif est plutôt troublant. Encore plus que la conclusion du tome précédent. Mais pouvait-il en être autrement ? On change encore de genre et cet ultime tome n'a plus rien avoir avec le reste de la saga. La construction de se tome,en tant que tel, est très réussie, mais tranche tellement avec le reste de l'histoire que la lecture en est plutôt désagréable. La conclusion dans se contexte semble acceptable et reste cohérente. Les graphismes eux ne sont plus à la hauteur des ce qui était proposé au début de la série. On reconnaît à peine le personnage qui porte littéralement le projet : Debrah. Est-ce pour les besoins de se tome si particulier ? Où la laideur de certains dessins sont en totale osmose avec leurs sujets. Peut-être. Une conclusion mi-figue mi-raisin d'une série qui aura tenu sur un peu plus de deux décennies.

Un avant dernier tome des plus intrigants. Autant dans sa conclusion qui laisse peu de place à une future narration cohérente, que dans la mise en place de celle-ci. Depuis le début de ce cycle que le récit avait pris une direction un peu plus thriller et gore à travers le personnage de Carson, et on arrive ici à l'apothéose de ce changement de genre. On notera la réapparition d'un personnage issue d'un spin-off de l'univers des stryges. Même si sa présence est éphémère, elle aura un rôle clé à jouer dans cet épisode. Son histoire racontée dans sa série originale sera un élément important pour cette fin de série. Je noterai également la baisse de qualité des dessins depuis plusieurs tomes. Au début c'était seulement quelques planches, mais au fur et à mesure des tomes la baisse de régularité est de plus en plus flagrantes.

Au fur et à mesure des tomes l'intrigue se simplifie de plus en plus. On est passé d'un scénario bavard, complexe et trouble dans les tout premiers tomes de la série à une histoire rectiligne, essentiellement basé sur l'action, les retournements de situation, et la violence. Malgré le changement de style narratif, plus simple et plus rapide à lire, cela reste prenant.

Après l'excellent "Jour de Sable", Aimée de Jongh nous livre l'adaptation d'un monument de la littérature anglaise. L'œuvre de William Golding. Les dessins sont très bien travaillés, comme les couleurs. Les différents sentiments passant de l'isolement sur une île déserte à la frénésie de groupe sont parfaitement retransmis. L'histoire prenante et frustrante fait par moment froid dans le dos. Le fait que tous les protagonistes soient des enfants, n'y est pas pour rien. Malgré le fait que je n'ai pas lu l'œuvre originale, j'ai le sentiment que l'autrice a surtout mis en avant les passages qui l'ont marqués, léguant d'autres passages au rang de détails. Reste une œuvre monumentale qu'il faut absolument découvrir et la proposition de Aimée de Jongh en est une très belle entrée.

Avec des attitudes quelque peu contradictoires de la part de certains personnages, le scénario suit son court, sans trop de surprise. A moins que les auteurs nous réservent quelques surprises, la fin du cycle (et de la série ?) semble être une autoroute narrative. Le travail de Guérineau et de Fogolin est tout à fait respectable et très agréable.

Les auteurs ne nous avaient pas habitué à tant de cruauté. L'intrigue reste prenante, malgré qu'elle prise de décision surprenante. Pas de déceptions au niveau graphique non plus, les standards de la série sont respectés.

Un troisième cycle qui débute de manière convaincante. Corbeyran relance la série avec de nouveaux enjeux mais dans un univers où tout les acteurs sont bien définis et où la situation a totalement été clarifiée à la fin du cycle précédent. Ça change des deux cycles précédent, des situations complexes et de l'ambiguïté des protagonistes Reste à voir si la clôture sera à la hauteur de série.

Les graphismes très réussis et le jeu des couleurs, des ombres et de la lumière magistral subliment ce road trip teinté de violence dans les plaines sauvages. Une œuvre engagée qui nous fait voyager et nous apprend pas mal de choses sur la culture indienne. Une petite leçon d'histoire américaine très appréciable.

La seconde partie de ce deuxième cycle réserve quelques surprises dans le scénario mais aussi au niveau graphique. Si parfois cela semble tirer en longueur, au moins à la conclusion tout paraît plus clair. On a enfin une vision globale de tous les intervenants leurs rôles, leurs histoires. Malgré certains retournement de situation pas très crédible, on appréciera la complexité de cette histoire. Une complexité liée à un narratif bien construit. Les auteurs ont le mérite de retomber sur leurs pattes avec brio, après avoir été dans un bon nombre de directions. Au niveau graphique, Guérineau est passé par plusieurs styles, même si c'est plutôt au niveau des couleurs que les différences sont les plus flagrantes. Malgré ça, j'avoue que les dessins du début de la série m'étaient plus agréable. En conclusion, une série qui tient sur la longueur, même si de temps en temps on a l'impression de tourner un petit peu en rond.

Un dessin qui colle bien avec l'ambiance glauque et sinistre qui anime une grande partie de l'histoire. Les tranchées de la guerre 14-18, les gueules cassées, la fourberie et la duplicité du milieu de l'art, la persécution de toute les personnes qui sortent du cadre ou de l'ordinaire, sont autant de thèmes abordés et décrit dans cet ouvrage. Les graphismes alternent le bon et le moins bon. Par moment très fins et très réussies puis à d'autres brouillon et confus. La narration est plutôt lente, avec un côté fantasmagorique qui divisera les lecteurs. Malgré des passages plutôt intenses, l'intrigue n'est pas des plus prenantes. Bref, de mon point de vue, un lecture tout à fait dispensable.

Les trois premiers tomes de la seconde saison ont le mérite de relancer l'intrigue de la série, en identifiant de manière claire toutes les forces en présence. Comme l'illustre bien les couvertures, c'est l'ombre qui va devenir le personnage central, même si on suit toujours Kevin Nivek et Mélinda. L'histoire suit son cours avec des scènes d'action très réussies et des liens de plus en plus évident et appuyé sur les autres séries du même univers.

Une sympathique visite des beaux quartiers de Bruxelles, sert de décor pour ce tome conclusif. Cette ambiance bruxelloise pure jus, avec les expressions qui dégoulinent de zwanze feront plaisir aux bruxellois et ceux qui aiment ce mélange bâtard entre le français et le néerlandais. Au niveau graphique, Frank Pé nous gratifie de quelques magnifiques cases. Il y en a bien une vingtaine qui pourraient sortir sous forme de sérigraphie. La fluidité de l'action donne pas mal de rythme tout en laissant place à des belles scènes d'humour. Le scénario n'est pas en reste et les auteurs de plaisent à briser les autoroutes narratives et se jouent de nous, pauvres lecteurs. Le mélange des différents protagonistes et leurs intérêts est maîtrisé avec un sens du rythme qui fait qu'on ne voit pas les pages passées. Bref, un très bel ouvrage. Je ne sais si les fans de la première heure s'y retrouveront, mais pour les néophytes comme moi, c'est un vrai, un énorme plaisir de lecture.

Les trois tomes qui terminent le premier cycle de cette série majeure de Corbeyran, nous balade dans un labyrinthe de manœuvre visant étouffer la vérité. Labyrinthe où à chaques détours, on ne sait plus qui joue quel rôle dans cette histoire mystérieuse. Entre fantastique et théorie du complot, ces énigmatiques créatures, les Stryges, manipulent  la politique, la finance et les gens de pouvoir sans que l'on sache leurs buts réels. L'ambiguïté constament présente est le vrai tour de force des auteurs. Graphiquement, cette première saison est de très bonne tenue, même si sur la fin le passage à la mise en couleur numérique diminue (à mon sens) un peu l'ambiance de ce polar fantasico-politique.

Aidé par des dessins pétris de personnalité, cette œuvre mettant en scène un des personnages les plus emblématique de la BD franco-belge est des plus réussies. Les situations s'enchaînent alternant gags et moments plus dures. Passant parfois de la délicatesse au drame, la fluidité du récit est telle qu'on a pas le temps de s'ennuyer. On s'attache rapidement aux personnages et à cette arche de Noé déjanté, si bien qu'on a vite envie de découvrir la suite. Avec une belle dose de belgitude bruxelloise, Frank Pé et Zidrou arrive à nous faire passer une belle série d'émotion.

Après une deuxième lecture des trois premiers tomes, la première ayant eu lieu il y a plus de 20 ans, je suis toujours emballé par ce démarrage. Alors oui, en connaissant déjà une grande partie de l'intrigue, je suis moins surpris et je comprends mieux les parties laissées sans explication. Mais le talent de Corbeyran a mettre en place une histoire est indéniable et on est emballé de la même manière que si c'était la première lecture. On appréciera également le talent graphique de Guérineau installant magistralement une ambiance polar/espionnage et plaçant quelques personnages cinématographiquement marquant des années de sortie des album en guise de clin d'oeil.

Le concept de la série promet encore une grosse quantité d'album à sortir, mais cela devient de moins en moins emballant. Pas à cause des dessins. Il n'y a pas vraiment de baisse de régime dans la qualité. Pas à cause de la richesse de l'univers. Buchet est toujours à même de créer un univers cohérent, original et référencé à la fois. Mais c'est le concept même de la série qui pose problème. Le fait que chaque aventure (tome) se déroule dans un monde différent avec des enjeux différents n'est pas vraiment un problème en soit. Mais l'intrigue de fond avance vraiment, mais vraiment très lentement. Si bien que ce cycle pourrait encore tenir 20 tomes. Mais à ce rythme là, on ne saura bientôt plus pourquoi nos sympathiques héros sont dans cette situation et ce qu'ils cherchent.

Si les dessins agréables de Motteler changent gentillement de style sans trahir l'univers, l'intrigue n'est pas des plus emballante. Outre le fait que l'on retrouve, avec plaisir, le personnage principal et que l'on en apprend un peu plus sur un personnage secondaire, cela n'apporte pas grand chose à la série. Reste l'humour décalé, l'ADN de la série, qui vaut la peine de s'y attarder un petit peu.

Ce hors-série nous montre une partie manquante du troisième tome. Elle n'était pas nécessaire, mais cela reste une bonne idée et un bon concept. L'humour grinçant toujours présent, n'empêche pas l'histoire de démarrer lentement. Mais une fois que l'on rentre dans le vif du sujet, le rythme comique et de l'action deviennent "jouissif". Les dessins de Redec s'intègrent parfaitement dans l'univers créé par Bessadi et Hanna et on prend beaucoup de plaisir à retrouver Dead End après la fin de la série.

Avec une structure narrative fort différente de la série mère, ce "spin off" au rythme moins nerveux reste intéressant. Nous ne suivons plus plusieurs personnages de manière indépendante et l'action est beaucoup plus linéaire. Du point de vue chronologique, le récit se situe un peu après la fin du cycle de Lys, sans vraiment en apprendre plus sur de qu'il se passe dans le reste du monde. Ce tome non essentiel (pour l'instant) pour la narration globale de la série a le mérite de remettre en avant plan un des personnages les plus importants du premier cycle. Les graphismes restent cohérents avec les tomes précédents et Guinebaud n'a pas à rougir devant Lereculey. Avec une histoire solide et une pointe d'originalité dans certaines facettes du personnage principal et de son rôle dans la société de Ethyrna, cette BD est une sympathique parenthèse dans l'univers des 5 Terres.